Le maudit

Histoire :
Lorsque tout a commencé… J’avais 6 ans. Je voyais mon père marchander avec cet homme habillé de rouge… Ce rouge sombre m’avait marqué, il avait la couleur de mon sang et je ne pouvais regarder que son habit, comme si mes pupilles étaient absorbées. Mon père gardait le sourire auprès de ce sombre homme car il était son client. Son client ? Oui, car mon père était marchand. Nous voyagions à bord d’une grande roulotte dans les villes contrôlées par les Elfes noirs et nous leur vendions des médicaments. Mais ce n’est pas tout, car mon rôle principal n’était pas d’aider mon père où d’aller chercher les espions, esclaves où autres Elfes blancs qui avaient besoin de notre aide, mais je devais justement planifier des ‘rendez-vous’ avec ces derniers que ma mère et mes sœurs se chargeaient de trouver en fouillant la ville. J’organisais des rencontres avec mon père qui leur donnait en cachette des armes tranchantes. Nous mangions toujours en famille, personne ne nous soupçonnait et lorsque mon père avait des ennuis avec un démon où un Elfe noir, la beauté de ma mère et mes sœurs entrait en jeu pour calmer les tensions et elles se chargeaient de bluffer sur les produits de mon père afin de les vendre. Généralement la roulotte changeait alors de place afin de ne pas subir de représailles.

Seulement voilà… Cette vie ne pouvait plus durer, c’est ce que je me dis maintenant. Il fallait bien une faille à notre mode d’agir, et cette faille, c’était moi.
Cet homme en rouge, j’étais jeune et je le voyais hocher la tête, pourtant j’avais remarqué, et mon père aussi, il semblait totalement désintéressé par les produits que lui offrait son vendeur et ne cessait de regarder partout dans la roulotte, son coude appuyé sur le comptoir brun de vente.
Lorsqu’il fut parti, mon père descendit les rideaux de fer pour montrer qu’il fermait et il s’adressa à moi en soupirant.

-Miléa à trouvé une jeune femme esclave d’une organisation appelée, la Horde Sombre. Nous devons la tirer d’affaire, tu sais ce que tu as à faire.

-Oui père. Cette Horde, l’homme tout à l’heure n’a pas dit en faire parti ?

-Il en est le chef. C’est pourquoi je l’ai mis en confiance bien qu’il semblait plutôt sceptique… Allez va, mon fils. Lorsque cette femme sera libérée, je sais qu’elle dira tout ce qu’elle sait aux siens après… Je vais te donner de quoi libérer ses chaînes, si je puis dire.


- Donc… C’est moi qui le lui donne ? D’ordinaire tu le fais.

-Je pense que tu m’as assez vu pour savoir comment faire, je te fais confiance, à 6 ans tu dois apprendre tes responsabilité.

J’acceptais, le cœur serré. Mon père avait une confiance totale en moi, j’en étais honoré car je savais que si quelqu’un savait ce que nous faisions, c’était la mort assurée…
Je ne pensais pas que ça allait mal tourner.
Sortant de la roulotte avec deux fines épées dans leur fourreau en main et des papiers permettant de prendre une charrue en partance pour une autre ville, je partais vers le nom de la ruelle que Miléa, ma sœur cadette m’avait dite.
Dedans se trouvait effectivement celle dont mon père m’avait parlé. Elle avait l’air pitoyable, ses habits déchirés, la rendant presque nue, se tenant bravement debout devant moi, les cheveux noirs de crasse et le visage éraflé. Je serrais les dents, n’aimant pas voir les gens dans cet état. Recroquevillée dans un coin de la ruelle elle m’attendait et je pus entendre sa respiration saccadée et en alerte avant sa voix.

-M…Monsieur Peter Terenge ?

-Non, je suis son fils, Valiass. Tenez, j’ai des vêtements pour vous, un peu de nourriture, des armes et également des billets pour la prochaine charrue.

-Oh merci !

Je la vis se précipiter vers moi et me serer dans ses bras, la jeune femme était en pleurs…
Nous ne pûmes rester bien longtemps dans cette situation car un bruit d’acier retentit.
Un homme venait d’apparaître au coin de la rue, il faisait trop sombre pour que l’on nous voie clairement mais nous nous pouvions apercevoir la lueur renvoyée par la large lame qu’il tenait. Je poussais la dame derrière une pile de poubelle et la suivit.

- Sonia… Tu n’aurais pas du t’enfuir tu sais, tu ne pourras pas m’échapper… Alors viens me voir, rend toi, sinon je m’occuperais personnellement de ta punition…

Je sentit la main de l’Elfe blanche serrer mon bras, et je su l’homme parlait d’elle. Avant qu’il n’aille plus loin, je murmurais à ma protégée l’idée qui venait d’arriver dans mon esprit d’enfant de six ans.

-Ecoutez… Je vais m’en occuper.

Elle acquiesça en me regardant d’un air totalement effrayée, et je sus en voyant ses yeux que moi, garçon Elfe blanc de six ans à peine, je faisais preuve de plus de courage que cette femme désespérée et effrayée.
Prenant mon courage à deux mains, je me levais précipitamment et poussais de toutes mes forces le gros conténaire d’ordure à roulette derrière moi. L’objet roula rapidement jusque l’homme qui ne l’avait pas vu venir dans la pénombre des lieux. J’entendis alors un cri, et un affreux bruit d’os craquant survint à mes oreilles. Je frissonnais et m’avançais, l’Elfe noir était étendu par terre, son épée à quelques centimètre de sa main, la poubelle renversée sur la moitié de son corps et je constatais avec horreur le morceau de fer tombé du conténaire qui étais venu se planter dans la gorge du brigand. À coté, la femme me regarda, ses pleurs avaient cessés.

- Bon sang… tu l’as tué !

-Je .. Je … je voulais juste lui faire peur....

Et c’était vrai, je me suis dit que l’homme s’enfuirait si je lui lançais tous les objets qui me tombaient sous la main. Seulement voila, pour la première fois de ma vie je venais de commettre un meurtre, et cela allait me coûter très cher. D’autres voix se firent entendre, il est normal que le fracas provoqués par mon attaque ait attirée du monde, et je vis un nouvel homme faire son apparition sous la lumière d’un lampadaire. Cet homme… Habillé de rouge, un tissu cher, rare… Il était le client de mon père que j’avais vu l’après midi même.
D’autres personnes nous entourèrent, la femme et moi. Cette dernière était apeurée, elle tombait à genou pour supplier que l’on m’épargne. Je restais sidérée, j’étais venu la sauver, pourtant c’était elle qui s’apprêtait à le faire. Le chef de la Horde éclata d’un grand rire strident, les autres autour firent de même. J’étais sûr qu’il n’y avait pas que des Elfes noirs, des démons devaient aussi être de la partie.
Ses mains apparurent de nulle part et je fut agrippé au niveau de la veste et soulevé. La dame à coté de moi le fut aussi, mais la main qui la portait se trouvait au niveau de sa gorge et l’étranglait.
C’est alors que j’entendis pour la première fois, la voix qui allait faire de ma vie, un réel cauchemar.

-Alors comme ça… On essaie de collaborer avec les grands et on joue ensuite les traître auprès des faibles.

L’homme s’avança encore il était toujours éclairé par la lumière et j’observais avec effroi ses yeux rouges sang qui me tiraillaient en me fixant méchamment. Il ajouta en réajustant son habit comme un roi.

- Comble de tout, un de mes hommes vient de mourir par la main d’un môme de quoi… cinq, six ans, pas plus.

- Non, je voulais pas le tuer ! Aie…

La main me lâcha et je m’écroulais par terre suite à un violent de coup de poings dans mon ventre. Je sentais les larmes me monter aux yeux. La femme à coté de moi fut également relâchée, mais une lame d’acier s’enfonça dans sa chair. En la voyant, je mourrais d’envie d’utiliser mon don. Oui, c’est un don que je possède depuis mon enfance, certains autres Elfes blancs l’ont aussi. Grâce à ces marques sous mes yeux, je peux invoquer une lueur blanche qui soigne les maux, peut guérir certaines blessures et surtout apaise le corps.
Mais si j’invoquais cette magie maintenant, je risquais non seulement de ne pas arriver à la soigner, mais en plus j’aurais montré mon secret à tous ces monstres autour de moi. Je ne pus alors que regarder en sanglotant celle que j’étais venu sauver, mourir sous mes yeux.
À genou, au sol, les mains serrées et la tête baissée, je sentit quelque chose soulever mon menton. Le chef de la Horde qui m’entourait était accroupi devant moi, sa lame était pointée sous ma gorge et il me fixait hargneusement.

- Je savais que vous étiez louches, le père et son morveux n’étaient pas assez crédibles. D’ailleurs, ils ne le seront plus jamais…

Il éclata d’un grand rire démoniaque qui me fit froid dans le dos. Je fus soulevé et amené à une grande maison qui leur servait de campement. J’appris par la suite deux nouvelles qui bouleversèrent entièrement ma vie et la transformaient en pur enfer, ma famille était morte, et j’allais remplacer la seule esclave qu’ils avaient...

Le reste de mon existence fut celle d’un garçon traumatisé qui, chaque jour, se préparait à prendre des coups de bâton. Un garçon qui ne pouvait répliquer aux coups et aux insultes, et qui servait faiblement ses maîtres pour le bien être de la horde qu’il détestait tant mais dont il faisait maintenant parti, dans le plus mauvais rôle…

Peut être cette situation peut-elle être plus agravante ? Je me souviens leur avoir dit le jour de mon anniversaire car ils me l'avaient demandé quelques jours aprés mon 'enrôlement'. Depuis, chaque année ils me le fêtaient en doublant les coups de batons, en me frappant, fouettant, m'enfermant dans une geôle sans manger ni boire, me laissant sangloter.
Mais... Le pire fut le jour de mes dix ans. Reno, l'homme responsable de mon malheur, me forca à s'approcher de lui. Il me mit à genou, il tourna autour de lui, la lame de sa grosse épée posée sur ma tête.
Une sorte de rituel s'était installé autour de moi, des bougies laissaient dégager leur odeur de brulé. Puis il parla. Pas à moi, pas à ses hommes, mais il parlait. Je vis le bout de son arme devenir rouge, mais je ne l'avais pas vu venir lorsqu'elle s'enfonça dans mon ventre, me plongeant ainsi dans un coma temporaire.

Je m'étais réveillé une 8 jours plus tard, une marque rouge à la place de la blessure que j'aurais du avoir. J'appris par les larbins du boss que ce dernier venait de me faire un étrange cadeau. Lorsque je le vit, il m'annonça que j'aurais ce souvenir toute ma vie et que j'étais le premier esclave à l'avoir eu parce qu'il voulait me voir souffrir... Pourquoi ? Soi disant parce que ce salopard disait qu'il m'aimait bien...
Je pleurais, je venais d'être maudit.
Ce tatouage me faisait souffrir, je réussissais à m'y habituer mais une immense douleur provenant de ce tatouage et parcourant les endroits de mon corps tracés me parvenaient dans deux situations : Lorsque le maître s'énervait, ou lorsque le hasard choisissait de déclencher une 'crise'.

Depuis, plus je grandis, plus le tatouage marque de territoire, il parcourt mon corps encore maintenant, et chaque crise se fait plus douloureuse que la précédente car plus de chair en souffre...

Je suis maudit... A jamais, peut être, je suis leur esclave, je ne peux même pas m'enfuir...


Autres :
Comment avez-vous connu le forum ? bouche à oreilles

[désolé pour l'ancien titre, je sais pas pourquoi j'avais mis Asthmatique >_<]

Bienvenue ! ^^

C'est accepté, bien entendu

Merciiiiiiiii