Le chien de la Horde

Encore une nuit froide... Si froide...
Des vieux lambeaux de tissu servaient de couverture, la paille tout autour dégageait une odeur nauséabonde, mais elle était pus confortable que le sol en lui même.
La noirceur de la pièce était effrayante, mais son habitant s'y était habitué. Il ne dormait pas beaucoup, les petits couinements des rats le réveillaient, parfois en sursaut. Mais ils n'étaient pas ses ennemis. Loin de là, Valiass aimait les regarder ronger la corde attachée à son cou et reliée au crochet du mur sur lequel il était appuyé. Une fois, ces petits mammifères avaient réussi à couper entièrement la liane qui retenait le garçon, mais cela n'avait pas servis à grand chose car la porte verrouillée et la fenêtre à barreaux bien trop haute l'empêchaient de fuir. Et puis lorsque Lord Reno, son plus grand maître, s'en était aperçu, l'Elfe d'origine blanche avait été sévèrement puni à coups de bâtons et de fouets.
Un bruit de serrure retentit, et la porte s'ouvrit avec un grincement strident.
Valiass ouvrit les yeux pour apercevoir la silhouette masculine et épaisse d'une brute reconnue comme étant le bras droit de Reno.

- Allez viens le morveux, on fais le marché aujourd'hui !

La journée commençait... Galian détacha la corde du crochet mais garda le bout en main pour tenir son esclave en laisse et il traîna ce dernier jusqu'a la sortie. Le jeune homme mit la main devant les yeux pour s'habituer à la lumière puis il s'avança vers le bâtiment principal. Son 'taudis' se trouvait juste à coté de là où habitaient ses maîtres, soi disant parce qu'il ne méritait pas d'être dans les mêmes lieux...

Une fois entré, l'homme qui le traînait le força à se mettre à genou et à lui faire baisser la tête devant une grande personne à l'habit rouge sang...

- Tâche cette fois de ne pas t'écrouler avant la fin de la journée, je tiens à ce que les gens voient en toi un esclave digne d'être le notre !

- Oui maître.

Lord Reno souleva de sa main le menton de l'esclave et le fixa de ses yeux rouges saignants. Il le regardait hargneusement, le même regard qu'il avait eu six ans auparavant lorsqu'il lui a annoncé qu'il avait tué toute sa famille, ce regard qui faisait toujours frissonner Valiass...

- Rappelle moi pourquoi tu es ici.

- J'ai.. fait une erreur.

- Une simple erreur ?

- Non... J'ai... tué... un des vôtres...

- Et à quoi cela t'a mené ?

- La mort de mes proches.

Un sourire méchant apparut sur le visage de l'homme qui tenait toujours dans sa main le menton de sa proie, c'était tout juste s'il n'allait pas lui décrocher la mâchoire.

- Donc ?

- Tout... est... de ma... faute.

- La mort de tes parents, de tes soeurs, de l'un des nôtres, ta condition ici, rien ne se serait passé si tu avais fait ton boulot correctement et si tu n'avais pas tué de sang froid cet homme !

-Non....Je voulais p..

- La ferme !

L'autre main de l'homme terrifiant gifla le garçon qui tomba sur le sol, ses mains empêchant de justesse le cognement de sa tête. Il se recroquevilla ensuite sur lui même, les deux bras au dessus de la tête en demandant pardon. Mais son maître pris un cigare sur la table, l'alluma, et continua.

- Ils sont morts par ta faute. tu es un monstre, tu mérite tout ce que tu subis, et tu le sais. N’est ce pas ?

- Oui...

- Oui ?

- Oui, maître.

- Trés bien.

Le garçon fut à nouveau soulevé, puis ils l'entraînèrent vers la sortie...
Pour dire vrai, Valiass avait droit à ce rituel tous les matins. Chaque jour ses maîtres lui répétaient que tout ce qui était arrivé est entièrement de sa faute, et le garçon avait fini par le croire, le comprendre.

Les jours de marché n'étaient pas très enviables à cet esclave, mais c'était un des jours qu'il préférait. il portait toutes les affaires, tous les sacs et ne se faisait pas frapper tant qu'il ne faisait aucune erreur. En revanche, s'il lui arrivait de tomber, où de faire tomber quelque chose, il avait droit à une punition publique, parfois humiliante.
Une fois il avait été mis à nu et fouetté devant tout le monde parce qu'il avait trébuché sur une pierre...
Mais plus il grandissait, mieux il arrivait à porter les sacs et à les tenir.

La matinée avait un peu passée, et Valiass se retrouvait avec trois grands sacs sur le dos, cinq sachets dans une main et un panier de nourriture auquel il n'avait surtout pas le droit de toucher dans l'autre main. Bien sûr, il était toujours tenu en 'laisse' par Galian qui se faisait un plaisir de tirer des coups secs pour essayer de faire tomber le garçon afin de lui mettre sa punition...

Turàndir errait au hasard dans les rues de la principale ville portuaire. Que faisait-il là ? Il cherchait des recrues pour son organisation qui visait à tendre des embuscades. Où étaient les anciens membres ? Ils avaient monté une mutinerie et s'étaient tous réfugiés dans la forêt.
Le jeune elfe cherchait aussi a semer les grains du doute. Cependant, il semblait se méfier de certaines personnes. Elles aussi se méfiaient de lui. Cependant, il était méconnaissable dans cet accoutrement. Il avait appliqué de la cendre mouillée dans ses cheveux, et avait pris des affaires très sombres, c'était indéniablement un elfe noir.
Sa démarche avait aussi changée, il était en confiance ici, peut-être parce qu'il avait appris par coeur un vieux plan de la cité. Il se baladait sur la place du marché lorsqu'il remarqua un esclave maltraité par ses maîtres. Quelle recrue idéale, mais ses maîtres semblaient le battre pour un rien, et y prendre un plasir malsain.

- Hé petit, tiens pour toi ! s'exclama-t-il.

L'elfe lança une pièce au jeune esclave. C'était monnaie courante, les étrangers jetaient des pièces aux esclaves. Mais pas dans un accès de bonté, c'était une façon d'engager la conversation avec leur maître, et parler d'achat d'esclave.
Il ne voulait pas l'acheter, mais allait essayer de lui tirer le plus de vers du nez. Il allait utiliser ces vers pour libérer l'esclave. Par exemple, simplement l'adresse du maître lui permettrait de mener une expédition éclaire.
De plus, toutes les pièces de sa bourse étaient fausses. De loin, on pouvait les confondre, mais un examen détaillé permettrait de les différencier. Il allait les montrer pour impressionner le maître. Le traquenard ne pouvait être découvert, car il avait donné une vraie piècette au jeune elfe noir.

- Combien vot' gars ? questionna-t-il.

Le guérisseur était déja fatigué alors que le milieu de la journée n'étais pas encore arrivé. Il continuait de suivre ses maîtres, manquant de trébucher à plusieurs occasions et se mordant la lèvre à chaque fois que l'un d'eux achetait quelque chose en plus. Soudain un tintement retentit et il baissa les yeux pour regarder la pièce à ses pieds.
Qui voudrait d'un maigrichon plus beau que musclé comme lui ? Cependant, il ne pouvait pas ramasser la pièce, ayant les bras pris par tout ce qu'il portait...
Son regard croisa celui de celui qui venait de lancer cette piècette, et le garçon baissa aussitôt les yeux en s'aperçevant que l'homme le regardait.
Sa gorge se serra soudainement et la corde le tira brusquement en arrière, forcé par Galian. Valiass sentit un des sacs tomber et il essaya de le rattraper en vain, une dalle plus haute que les autres le fit tomber en arrière où il s'étala avec les achats sur lui. Heureusement il n'avait pas renversé le grand panier de nourriture, mais il n'eut pas le temps de s'en réjouir qu'un violent coup de pied fit craquer ses côtes.

- Incapable ! Relève toi que je te frappe !

Le garçon se mit à genou puis se releva la tête baissée, un coup de bâton dans la joue et dans le ventre le remit à terre tandis que d'autres personnes autour s'étaient arrêtés pour regarder le nouveau spectacle.

Reno lâcha un soupir puis s'avança vers l'inconnu, un cigare à la bouche.

- Le morveux n'est pas à vendre. Galian, relève le on ne va pas y passer la journée.

L'homme en question passa son bras sous le torse de Valiass et il le souleva brusquement pour le remettre sur pied.

- Ramasse tout ce que t'as fait tomber, et t'as interêt à ce que ce soit en bon état.

- Oui maître.

Secoué de tremblement, le corps douloureux et les larmes aux yeux, il ramassa tous ce qui était tombé avec difficulté et le plus rapidement possible de peur de se prendre encore des coups.

Reno regarda l'étranger et précisa en montrant du doigt le pauvre esclave qui peinait à tout ramasser.

- Il sait pas faire grand chose mais on tient à le garder, du moins jusqu'a ce qu'on en ai fini avec lui...

Son regard haineux se tourner vers celui du garçon et le tatouage de ce dernier se mit à le brûler d'une douleur intense.
Valiass, tomba à genou et posa les sacs pour se tenir le ventre jusqu'a ce que Reno arrête de le fare souffrir.
Sans un mot, il reprit les affaires et se releva pour les porter...

Il se relevait toujours des coups, car c'était un moyen de montrer sa soumission, et donc d'épargner de nouvelles douleurs. Reprenant les sacs sur le dos, le garçon tourna ensuite la tête vers une voix douce et féminime. Au début, il pensait qu'elle s'adressait à quelqu'un d'autre, mais cette fille l'aidait à ramasser ce qui était tombé. Valiass stoppa tout mouvement, sidéré. C'était la première fois qu'on l'aidait, qui était-elle ? Elle était jeune, vraiment jeune... Où étaient ses parents ? peut être était-elle une esclave aussi ?
Le regard du jeune homme passa de la stupeur à la tendresse, pour finalement s'arrêter sur des yeux un peu plus froids.

- Merci mais... vous ne devriez pas.

Il baissa les yeux pour ne pas la regarder en face et prit les affaires qu'elle lui tendait. Il savait que si quelqu'un l'aidait, ses maîtres ne seraient pas d'accord. De plus Valiass voyait bien que cette fille avait pitié de lui, et ce n'était pas ce qu'il voulait, il ne voulait pas que les gens éprouvent de la pitié à son égar. Galian tira à nouveau la corde et l'esclave dut faire un pas en arrière en toussotant.
L'homme en noir lui lança un regard glacial qui fit déglutir le garçon puis se planta devant celle qui venait de l'aider.

- Je s'rais toi je me mêlerais de ce qui me regarde petite. Retourne chez tes parents, aider un esclave est vraiment mal accepté ici. À moins que tu ne sois pas des nôtres, dans ce cas on va régler ce problème...

Puis il tourna la tête vers Valiass.

- Et toi le morveux cesse d'humilier les gens autour, il n'y a aucune pitié à avoir envers un vermiceau comme toi !

- Oui maître, pardon.

Valiass gardait la tête baissé et n'osait plus regarder cette fille. Il ne savait pas quoi penser et savait que ses maître ne la laisserait plus s'approcher de lui. tant mieux comme ça elle n'aura pas à faire de nouvelles bêtises...
Si jeune et elle paraît si aimable, elle ne doit pas être un Elfe noir.
Lorsque le garçon leva la tête vers Reno, il s'aperçut que ce dernier regardait avec haine et méfiance celle qui l'avait aidé. Son maître avait deviné qu'il ne s'agissait pas d'une Elfe noire...

Turàndir observait d'un oeil très critique la scène. Il détestait voir ses congénères elfes maltraités, même s'ils étaient noirs. C'était inhumain, plutôt inelfique ... L'elfe retenait sa main de saisir sa dague, et de tuer sans scrupules cet ignoble être sans coeur.
Il devait trouver un moyen de faire libérer l'elfe, c'était un combat moral. L'altercation devait s'arrêter. Cet homme n'était pas le maître du monde, cependant, il était tellement imbu de sa personne qu'il semblait se considérer comme tel.
Il souffla un bon coup, et se plaça entre la jeune fille et la brute. Il regarda dans les yeux la brute. Un long moment de silence eut lieu. Cependant il ne sembla pas vide. De nombreuses émotions se transmettaient entre les personnes présentes.

- Quel droit avez-vous sur ce jeune homme ? Quel droit avez-vous sur cette jeune fille ? Je tiens à vous rappeler que vous êtes leur égal ! dit-il la voix transportée par l'émotion.

La respiration de Turàndir était haletante, comme épuisée par l'effort vocal qu'elle venait de faire. La scène sembla alors se figeait. Le corps de l'elfe se raidit. Tous ses muscles se préparèrent d'un seul coup à une action, dégainer sa dague.
Mais il ne devait pas le faire de suite. Il ne devait pas le faire tout court, ça équivaudrait à la mort. S'il commettait un crime, la milice Tarìenne allait les traquer jusqu'à la mort. Et même la mort serait petit par rapport au châtiment qui leur serait infligé s'il faisait ça.
Et en faisant ça, il ne vaudrait pas mieux que ce type, il déciderait de son destin, et de celui des deux autres. Il ne devait intervenir qu'en cas d'urgence. La tension se faisait insupportable à l'intérieur de Turàndir. Il regarda autour de lui. Les gens semblaient regarder la scène en passant devant eux, mais personne ne s'arrêtait. Cela voulait dire qu'ils n'avaient pas attiré l'attention, plutôt une bonne nouvelle.
L'humiliation, ce n'était pas les gens qui la subissait, mais cet esclave traîné comme une vulgaire bête sans émotion. Cependant, l'elfe noir ne semblait pas protester, comme s'il méritait le sort qui lui était incombé.
L'elfe déguisé sortit sa bourse et montra toutes les fausses pièces dans sa main. Il y en avait beaucoup. Elle brillaient au soleil et semblaient encore plus vraies. Il lacha un sourir malicieux au maître de l'esclave.

- Cette très coquette somme d'or vous revient si vous affranchissez cet esclave, poursuivit-il, beaucoup plus détendu.

Le garçon s'était reculé... Il s'était éloigné de quelques pas de son maître jusqu'a ce que la corde l'empêche d'aller plus loin. À coté venait de s'approcher Reno. Ils étaient quatre plus l'esclave, mais apparament celui qui s'opposait à eux semblait prendre Galian pour le chef, étant donné que c'était lui qui s'occupait de la victime.
Valiass sentit le regard foudroyant de Reno, il n'osait l'affronter et gardait la tête baissée, se réfugiant derrière les sacs qu'il portait.

- J'ai ce droit, parce qu'il est à moi ! J'ai entière contrôl sur sa vie, et je peux m'approprier cette fille qui n'a rien à faire ici si elle ne possède pas de maître. Tonna Galian avant de montrer son esclave du doigt. Il est inférieur à nous tous, c'est un faible et il ne mérite pas d'être traité comme nous. N'est ce pas morveux ?

Valiass se mit à trembler, il répondit d'une voix faible.

- Oui...maître.

À coté de lui, Reno continuait de le fixer. Mais son regard finit par se poser sur cet Elfe noir. Elfe noir ? Jamais un Elfe noir n'agirait ainsi, soit il était un traître, soit un espion...
Galian répondit à la place de son chef pour la deuxième proposition.

- Tu dis qu'il est égal pourtant tu propose de l'acheter. Si tu veux te l'acquérir, alors tu devras proposer plus que cela. Nous sommes déja tous riches, ce que tu nous montre n'est pas assez.

L'homme lança ensuite un regard glacial à la fille derrière l'inconnu puis se retourna vers son esclave pour murmurer dans un grincement.

- Et tu espère que je passerais l'éponge là dessus ? C'est la première fois que tu tente d'attirer des ennuis à tes maîtres, tu en payeras les conséquences morveux.

- Pardon...

Il tira d'un coup sec sur la corde et fit demi tour aprés avoir échangé un regard avec son chef.
Galian commença à entrainer l'esclave vers la rue où ils habitaient. Un voyage reprendra bientôt, la Horde voyageait beaucoup...
Les deux personnes qui ne disaient rien depuis le début suivaient toujours le groupe.

Galian s'était retourné le premier, il paraissait furieux, prêt à sortir de ses gonds. Mais Reno avait posé la main sur son épaule. L'homme en rouge se tourna ensuite vers Valiass. Ce dernier fléchit les genoux en reculant, lorsque son maître le regardait ainsi, c'ets qu'il attendait quelque chose de lui. La brute tira un coup sec sur la corde et força le garçon à venir à leur hauteur. Il le poussa ensuite devant et Reno murmura.

- Ils ne comprennent pas... Dis leur.

Valiass tremblait. Ses yeux passère de l'inconnu qui avait pris sa défense, à la jeune fille qui l'avait aidé. Il ne voulait pas, mais ses maîtres avaient entièrement raison...
Il baissa la tête, honteux, puis il commença.

- Vous... vous avez tort... C'est moi le faible, je n'ai que ce que je mérite... Laissez nous... Allez vous en si vous ne voulez pas vous attirer des... ennuis... Lachez l'affaire... S'il vous plaît.

Malgré le fait qu'il fixe le sol, embarrassé et gêné, il pensait ce qu'il disait et ne voulait pas qu'on fasse des efforts pour lui. Galian le tira ensuite en arrière et Reno prit la parole en regardant les deux personnes.

- Merci de ce magnifique spitch sur la bonté de l'être, mais ce garçon est des nôtres.

L'homme afficha un faux sourire avant de se retourner et le groupe reprit sa marche, Valiass gardant la tête baissée....

Turàndir repasse devant la jeune fille et lui fit un léger signe de tête. Ils semblaient défendre tous deux le jeune homme, il y avait fort à parier qu'elle defendait les mêmes idéaux que lui. Il se décontracta un peu, et s'avança, cette fois avec un air persuasif.
L'elfe regarda l'esclave miséreux faire son petit spitch. Comment osaient-ils ? Le maltraiter ainsi à un point qu'il préfère mentir plutôt que de se rebeller de ces odieux êtres. Il était soumis. Ou alors préférait-il ne rien dire, car, à force d'accuser quelqu'un de certain maux, il s'en considère coupable ...
Il s'avança et se mit au milieu de leur chemin. Il resta immobile. Une étrange aura se dégageait de lui comme s'il était tellement sur de lui, qu'il ne pouvait pas perdre. Mais qu'est-ce qu'il y avait à gagner ? La vie d'un elfe aussi noir soit-il.

Tout être mérite le respect, même si ses actes passés ont été horribles. Tout être mérite ce respect, sauf s'il a déjà soumis quelqu'un à ce point en lui retirant toute sa dignité. Le tuant à petit feu, oui, on ne peut supporter ce traitement trop longtemps.

- Et bien, je vais vous proposer un nouveau deal, souffla-t-il, vous le libérez contre ces pièces d'or ...

Turàndir marqua un temps d'arrêt qui sembla opressant pour tout le monde. Le malaise s'emplifiait pendant chaque secondes qui passaient. Les regards se remplissaient d'un sentiment imperceptible, et impossible à décrire.

- ... ou je vous tue, acheva-t-il dans une intonation supérieure.

Et Turàndir ne bluffait pas, il était capable de les tuer, il ne pensait plus aux conséquences. Il aurait la milice aux fesses, et les survivants parmis ces hommes, puisque surement il y en aurait, passeraient leur vie à essayer de retrouver les fugitifs.
D'ailleurs Turàndir S'yvna avait oublié pourquoi il faisait ça originellement. Pour monter sa troupe contre les démons. Mais il perdrait un grand nombre de recrue, pour une. Mais son coeur l'empêchait de laisser cet esclave là, se faire traiter comme cela.

Au départ, ils se contentaient d'ignorer les paroles de cet Elfe, jusqu'a son dernier mot. Reno se retourna le premier. Les tuer ? Vraiment ? Il était curieux de voir comment ils s'y prenaient...
Valiass avait senti son coeur se serrer, en tant qu'esclave il devait réagir, ses maîtres ne pouvaient pas mourir. Galian lui sortit aussitôt son épée, un sourire mauvais aux lèvres, mais il fut stoppé par son chef qui souffla.

- Vous n'avez toujours pas compris... Trés bien.

L'homme se dirigea vers son esclave et lui ordonna de poser tout les sacs. Ce dernier s'executa aussitôt et il recula en voyant son maître sortir un couteau. Reno empoigna le garçon à l'épaule et dirigea la lame vers sa gorge. D'un geste vif, il trancha la corde qui avait laissé des marques rouges sangs dérrière.
Puis l'homme poussa le jeune effrayé entre lui et l'étranger. Reno parraissait parfaitement sûr de lui, il lâcha.

- Voila. Tu peux les rejoindre. Que fais-tu ?

Valiass était surpris, il tremblait et regardait alternativement l'étranger et son maître. Il savait que de toute manière ce dernier avait tout contrôl sur lui à cause de cette malédiction, il savait également qu'il leur appartenait, et qu'il ne pouvait rien y faire. S'enfuir ne ferait qu'agraver son cas, il était leur bien, leur esclave. De plus, Reno dégageait une certaine pression, quelque chose qui conseillait à sa proie de ne surtout pas le contrarier...

- Maître...

Le jeune homme fit un pas vers Reno, puis deux, puis trois... Il revint parmis la horde la tête basse, il ne voulait surtout pas attirer la colère du groupe.

- Trés bien Terenge. Maintenant rentrons.

Le garçon lança un dernier regard vers l'étranger qui semblait prêt à beaucoup de chose pour le libérer. Il aurait tellement voulu partir, mais il ne le méritait pas. Il voulut également supplier les deux personnes qui prenaient sa défense de s'en aller, de le laisser, mais il n'en eut pas le temps car Galian lui rattacha la corde autour du cou avant de le tirer vers la sortie du marché...

- Passe ton chemin, cet esclave est à nous. Ajouta t-il avant de suivre son chef.

Turàndir jura. Comment cet elfe pouvait-il préférer la captivité à la liberté. Il serra le poing et cracha violement par terre. Il essayait de se calmer. Sa respiration était bruyante. Il voulait poursuivre ces types, mais le coeur l'en empêchait. C'était réélement sa volonté.
Il se tourna et lâcha une grimace aux maître du jeune elfe. Il continua sa route à l'opposé de la leur. Il voulait rentrer, il s'était fait assez remarquer. Il rageait de n'avoir rien pu faire. Il voulait détruire ces misérables ... Il ne pouvait plus supporter ce poids sur la conscience ...
Puis lui vint l'idée qui allait l'alléger. Il décida de retourner voir la jeune fille. Il voulait libérer de gré ou de force l'esclave. Même s'il eut du mourrir pour ça. Il mettait trop d'émotion dans cette lutte, mais lui s'en rendait compte, mais ne pouvait rien y faire.
Arrivé au niveau de la jeune fille, il se mit en face d'elle et la regarda au plus profond des yeux, là où les émotions se retranchent lorsqu'elle se cachent. Il savait qu'elle partageait encore une fois les mêmes sentiments que lui.

- C'est horrible, lui murmura-t-il, nous devons faire quelque chose pour ce malheureux.

Sa réponse était cruciale. Il avait commencé à monter un plan dans sa tête, et dans ce plan, il avait besoin d'elle. Il espérait qu'elle allait accepter, bien qu'il ne l'a connaisse pas du tout. Cependant, il croyait les comprendre ... il croyait ...
Mais souvent, cela se révèle faux. On croit comprendre ce qui nous arrive, mais on est dépassé par les évènements. Ce sentiment d'omniscience alors que tout est à découvrir, et que tout chose est perdu dans l'océan de l'inconnu.
Son plan était de suivre les hommes jusqu'à leur logis, et dans la nuit, d'enlever l'esclave. Cependant, Turàndir voulait en garder une partie secrète. Il voulait tuer ces hommes. Il le voulait plus que tout sauf libérer cet esclave. Mais il n'avait pas le droit. Il ne devait pas ...
C'était pourtant si tentant. Tuer ... Mais il n'avait aucune raison de le faire s'il récupérer le garçon. Il essayait de maintenir ça dans sa tête pour rester lucide. Il ne devait pas agir pas précipitament. Il ne devait pas faire tant de choses ...

Toujours tenu en laisse par son maître le plus brutal, Valiass vit apparaître le batiment qu'il appréciait le moins.
Il portaitt oujours les sacs et fut poussé à l'intérieur pour profiter en respirant à pleins poumons la douce chaleur du feu qui lui manquait dans son taudis. Enfin, énormément de choses manquaient à son taudis...
Galian laissa le garçon déposer les affaires sur la table habituelle puis il le frappa d'un coup de poing en pleine figure.

- Et tu es fier ?!? Faire ainsi l'intéréssant devant tant de gens !

- Pardon maît...

Il ne put s'excuser que déja il hurlait de douleur en sentant son tatouage le bruler, prendre posséssion de plus de partis du corps...
Reno s'avança vers le garçon à genou par terre. Ce dernier se tenait douloureusement le ventre en grimaçant de douleur.

- Aucun des deux n'étaient Elfes noirs ou démons, pourtant ils se balladaient librement...

Valiass se tordait maintenant dans tous les sens, s'empêchant de pleurer mais sentant des larmes de douleur lui monter aux yeux. Galian s'apprêta à lui donner un violent coup de pied dans les côtes mais son chef l'arrêta.

- Il sait que c'est mal. Il se morfondera toute la nuit sur ce qu'il a fait aujourd'hui, tout est de sa faute. Maintenant emmène le dans sa loge, et enchaîne le...

- Allez viens morveux !

Galian prit le jeune homme par les cheveux et le força à se relever, l'entrainant à sa suite vers la sortie, sa main libre empoignant de grosse chaines par la même occasion...

- Encore une chose, je ne serais plus là quand tu reviendras. Réunion d'affaire, je reviendrais demain matin.

Sur ce, l'homme en rouge suivit les deux personnes qui sortaient.
Une fois dans le taudis, Galian jeta son esclave comme un détritus avant de lui assénuer un coup de pied dans le ventre. Il lui lia ensuite les mains et les pieds avant de l'attacher avec des chaines au poteau de bois central.

- Amuse toi bien avec tes rats, morveux.

Il ressortit ensuite, laissant seul le garçon en pleurs dans l'obscurité, où seuls ses sanglots désespérés perçaient le silence.

Même s'il pensait qu'il méritait ce sort, il ne devait pas se souvenir de la liberté. Et d'une myriade de sentiments divers et variés. Il ne les conaissait plus. Ou alors ne les avait jamais connu. Il ne pouvait préférer un ignoble esclavage à une liberté illimitée et exhaltante. C'était humainement impossible.
Comment préférer ceux qui nous torture et veulent notre mal à ceux qui veulent nous en libérer ? Tout cela echappait à Turàndir. Pourtant il avait déjà été emprisonné, et il avait toujours aspiré à s'enfuir de ses ravisseurs. Dans ce cas, comment une réaction aussi contraire pouvait exister ? Comment un prisonnier pouvait en être réduit à respecter ses geoliers qui ne le respectaient pas.

- S'il ne veut pas être libre ... c'est parce qu'il ne connait pas la liberté, il craind ses maîtres, répondit-il.

La réponse suivante intrigua l'elfe. Elle semblait vouloir ... le fuir. Pourquoi cette réaction, Turàndir ne lui avait rien fait. Il se baissa à son niveau et la regarda droit dans les yeux. A l'endroit où se cachait les sentiments. Mais ils étaiet tellement cachés qu'il ne put rien y lire ...
Il synchronisa sa respiration avec celle de la jeune fille, comme pour lui donner un écho, et une impression de sureté. Il la dévisagea largement.

- Bien, tu ne veux pas l'aider, sache qu'il croupira toute sa vie en prison, lui dit-il sur un ton de reproches, et crois-tu que j'ai quelque chose pour aider cet elfe ? D'ailleurs a-t-on besoin d'une raison pour aider quelqu'un ?

Valiass regardait les rats s'agiter autour de lui. Non, pas de tentative de libération cette fois, ce n'étaient plus des lianes mais des chaînes qui le gardait plaqué contre cette grosse poutre.
Le garçon réfléchissait lentement. Il était le gentil toutou qui exécutait les quatres volontés de ses maîtres pour ne pas être puni. Il était l'esclave qui devait supporter leurs sautes d'humeurs, leur envie de se détendre en frappant, leurs coups durs, leur humiliations... Pourtant cette vie, il l'avait voulu involontairement, c'était donc de sa faute.
Son regard se leva jusqu'a la fenêtre.
Pourtant, chaque coup qui lui était porté était maîtrisé. Surtout ceux de Reno, la malédiction le prouvait car Lord avait assuré que ce sort était destiné à faire souffrir, et non à tuer, sauf si la victime le fait elle même pour stopper la souffrance. Mais ça, Valiass ne voulait pas mourir, il voulait vivre pour connaître le pardon, il voulait vivre pour servir et avoir enfin la conscience tranquille. Quand est ce que ses maîtres lui annonceront que le pardon est arrivé ? L'Elfe bougea un peu son corps pour se caler un peu plus confortablement contre cette poutre. Il avait mal partout et saignait aux poignets. Des traces rouges parcouraient son corps, marquant les coups de fouets et de bâtons qu'il s'était pris récemment. Ses mouvements et gestes étaient limités, Valiass ne put donc pas se mettre plus à l'aise et était obligé de garder les mains attachées au dessus de sa tête.
Aujourd'hui il venait d'assister à une nouvelle preuve concrète que ses maîtres tenaient à le garder. Pourtant il n'était pas aussi musclé et fier que les autres esclaves, il pouvait porter de lourdes charges par habitudes et sa minceur laissait croire qu'il était faible, mais il n'était pas non plus une force de la nature... Son vrai don résidait dans sa capacité en magie blanche, mais là encore cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas utilisé. Parfois il l'invoquait la nuit pour apaiser ses maux, ses douleurs, mais un jour que Galian faillit surprendre la lueur blanche, il décida de ne plus en faire usage. Si ses maîtres apprenaient son talent, ils le punieraient pour ne pas en avoir parlé et ils le forceraient à utiliser pour des tâches lourdes et peut être douloureuses. Etait ce de sa faute si son origine est blanche ?
Valiass est et veut rester Elfe noir, tel est son éducation, sa façon de vivre et de voir les choses. Tous ce que lui ont inculqués ses maîtres, il les croît et les approuve pour être du même avis qu'eux. Ils le faisaient souffrir, l'Elfe blanc aimerait plus que tout les détester, les haïr, mais il n'arrivait pas à leur en vouloir. Aprés tout, tout était de sa faute, pas de la leur...
Plus encore, il épprouvait un respect et une crainte effroyable auprés de son maître le plus puissant : Lord Reno. Même Galian était une limace à coté de cet homme sombre toujours habillé de grands habits rouges sangs. Il était effrayant, mystérieux, et il contrôllait chaque émotions, chaque sentiments de Valiass comme si ce dernier était un jouet, SON jouet.

Dehors, Galian retournait à la grande maison. Il allait faire deux où trois bricôles pour le chef puis il prendrait des restes de nourritures pour les donner à son 'esclave préféré". Son seul souffre douleur.
En retournant dans la presque villa, il aperçut une petite silhouette enfantine regarder la bâtisse devant la porte. S'approchant avec plus de discrétion il reconnut de suite la gamine qui avait aidé le faible garçon.

- Qu'est ce que tu fous là ! T'aurais pas du venir ici, alors soit tu dégage, commença t-il en sortant une lame de son fourreau, soit je te règle ton compte maintenant.

Il lui laissait une chance car son chef pour lui donner des ordres, l'homme ne savait pas vraiment quoi faire. Et si Reno préférait s'en charger lui même ? Non, c'est une gamine. En tout cas il savait qu'elle ne deviendra pas leur esclave, cela ferait trop plaisir au morveux qui ne se sentira plus seul et qui verra son travail réduit de moitié...

Turàndir lui était dans posté dans un buisson. Il ne savait pas ce que la fille faisait là. Il devait intervenir. D'après ce qu'il avait observé, l'homme en rouge n'était pas là, mais ils étaient trop dans la maison. L'esclave lui devait être dans la petit batisse à l'écart.
Il devait agir en vitesse. Son plan était simple, et très idiot, il devait tirer avec son arc, et tuer l'homme qui était dehors. Il banda lentement son arc, observa la scène. Mais un petit rongeur lui tournait dans le buisson, il ne pouvait pas le faire sortir sous peine d'être démasqué.
Dans un geste hâté, il donna un coup de bras à la vermine, mais son autre bras lâcha la corde. La flèche siffla, s'envola si haut qu'on ne la distinguait plus, et alla se planter aux pieds de l'homme. Alors, l'elfe blanc fit une roulade très rapide vers le buisson d'à côté, mais s'écrasa contre un tronc de chêne. Une nuée de glands en tomba.

C'était bon pour son compte, il était pris, les hommes devaient le repérer avec tout le bruit qu'il avait généré et l'avalanche de gland dans les buissons. De plus, la flèche plantée dans le sol voulait dire qu'il planifiait des les attaquer. Il allait surement finir comme l'autre esclave.
Non, il ne devait pas s'arrêter à ça. Mais il ne pouvait pas fuir et laisser la jeune fille. Apparement, à l'intérieur, personne n'avait entendu, par contre, le maître de l'esclave semblait avoir entendu cet énorme fracas de fruits forestiers sur le sol.
Il se faufila derrière l'arbre, banda à nouveau son arc rapidement et se mit à découvert. Cette fois, il avait endossé son habit normal, et ses cheveux n'étaient plus noirs, il aurait été impossible qu'ils le reconaissent en tant que l'elfe du marché.
Il s'avança pas par pas vers la brute. Il la regardait en face.

- Vous relâchez cette demoiselle, lui ordonna-t-il, sans hurler pour ne pas réveiller les soupçons des types dans la maison.

Puis, il vit signe à la jeune fille de partir. Il ne voulait pas la mêler à ça. Il avait aussi envie de s'enfuir, mais ne voulait pas finir avec toutes les personnes qui étaient dans la maison aux trousses. La fille se serait fait rattrappé, et lui s'il n'avait pas de chance.

Alors que ses yeux se fermaient doucement, il leva subitement la tête à l'entente du fracas dehors. Que se passait-il ? Valiass tira sur ses chaînes mais il ne put rien faire sauf se faire mal aux poignets. Il aurait aimé savoir ce qu'il y avait dehors, surtout que son maître venait de sortir, il était peut être donc là bas... Une maladresse ? Une agression ?

Galian avait tourné la tête vers la source du bruit, il toisa avec dédain l'homme qui bandait maintenant son arc sur lui. Ce n'était pas un Elfe noir, le chef avait raison. La brute tourna son épée vers son adversaire, espérant que celui qui lui faisait face ne sache pas viser.

- Vous êtes revenu le chercher ? Vol d'esclave, mauvais tout ça...

A ce moment la porte de la maison s'ouvrit à la volée, et l'alarme se déclencha aussitôt que l'ombre à l'intérieur ait aperçu le bras droit du boss menaçé. Des bruits de lames retentirent, des hommes sortirent de la maison mais Galian était toujours menaçé par la flèche pointée vers lui...

Il avait entendu l'alarme, il se passait quelque chose !

- Hm.. Hmmmf ! Aie...

L'Elfe baissa la tête, totalement impuissant devant ses chaînes. Il continuait de tirer pour tenter de se libérer, lorsque tout à coup il partit soudainement en avant pour s'esclaffer sur le sol.
Comment avait-il pu briser ses chaînes ? La réponse lui vint aussitôt lorsque la silhouette prés de lui s'était abaissée pour enfoncer sa clef dans la serrure des menottes.

- Galian est en danger. Tu sais ce que tu as à faire esclave.

- Mais maître,

- Ne discute pas !

Reno envoya son poing dans le visage de son esclave qui se cogna la tête au sol puis il le releva brusquement, lui libérant les mains et les pieds.
N'était-il pas censé être en réunion d'affaire ? Y était-il vraiment parti ?
Lord poussa le garçon jusqu'à la porte et l'ouvrit pour le laisser sortir.
Valiass mit un pied dehors pour voir son deuxième maître menaçé par l'arc de cet étranger, la fille était là aussi, ils avaient donc vraiment envi de le libérer...

- Arrêtez !

Il boîtait légèrement mais c'était le cadet de ses soucis. Il savait que quoiqu'il arrive il ne pourra pas être libéré, et il ne le voulait pas. Mais si en plus un des membres de la Hordes mourraient, c'était lui qui sera puni.
Reno avait bien calculé, si les inconnus étaient venus libérer l'esclave, ils ne voudront surement pas le tuer, sinon, tant pis pour le garçon...

Valiass s'avança jusqu'a s'interposer entre l'arc et l'épée de son maître.

- T'en a mis un temps !

Galian lança un regard soulagé à son chef qui continuait de fixer l'eclave.

- Pardon maître...

Turàndir était en mauvaise posture. La situation ne pouvait plus empirer. Il était en face des deux hommes qui ne semblaient pas avoir d'intentions pacifiques. De plus, l'esclave au milieu semblait servir de bouclier à ses deux maîtres.
Il analysa rapidement la solution. Il ne pouvait pas fuir comme ça ... Il ne pouvait pas tirer sur l'esclave, ce serait immoral. Et il ne pouvait pas tuer les deux hommes. Il se tourna vers Gabrielle. Elle n'était plus là. C'est alors qu'un plan s'engrenagea rapidement dans les méandres des pensées de l'elfe. Il devait leur faire croire qu'elle était son esclave.

- Désolé, c'est cette gamine, c'est mon esclave, leur expliqua-t-il, mais elle s'enfuit tout le temps ... j'ai voulu le votre parce qu'elle a semblé s'y attacher, mais là, je la retrouve qui revient chez vous ! Elle va prendre une sacrée raclée j'vous le dis !

Puis, il regarda les deux hommes avec le même regard qu'ils avaient sur le marché. Un regard puissant et supérieur. Il regarda l'esclave, et lui grimaça au nez. Il lui cracha largement sur le visage.
Puis, il se tourna et reprit la route vers le village. Ou du moins, il fit mine de la reprendre, puisqu'il s'arrêta, pour leur dire de dos :

- C'est que d'votre esclave, j'm'ne balance pas mal maintenant, continuez à le torturer, mais évitez de faire peur à la mienne ! Hahahaha !

Ils s'étaient tous trompés... Etait ce donc un réel Elfe noir ? Reno leva la mainpour stopper tous gestes de Galian qui s'apprêtait à ordonner à ses hommes de le poursuivre.

- Qu'il ne revienne plus ici.

Le Lord regardait l'étranger avec la même haine que sur le marché, comme s'il n'était pas des leurs. Valiass quand à lui sentit un soulagement. Un crachat était tout de même plus préférable à une flèche dans le coeur. D'un revers de manche il s'essuya en grimaçant, c'était la première fois qu'il recevait un crachat d'une autre personne que ses maître.
Quelques secondes plus tard les hommes rentrèrent dans le batîment, certains restant à l'extérieur, et Galian ramena l'esclave dans son taudis pour l'attacher de la même manière qu'il l'avait fait un peu avant.

Aucun ordre ne fut donné à son sujet, aucun coup ne lui fut porté cette fois, le garçon eut enfin un peu de répit. La nuit était déja arrivée, et il hésitait entre s'endormir pour relever le défi de tenir le lendemain, où se reposait les yeux éveillé afin de profiter de ce moment de tranquilité et d'apaiser ses douleurs...